Le comportement de la jeune fille russe d’aujourd’hui est un mélange d’attitudes incompatibles. Elle est à la fois romantique et pragmatique, naïve et calculatrice, prude et débauchée. Les hommes ne savent pas quoi aimer en elle.
L’agressivité sexuelle croissante des descendantes des “jeunes filles de Tourgueniev” [modèle littéraire de la seconde moitié du xixe siècle] les rend plus accessibles mais moins désirables. La concurrence sur le marché féminin fait que la jeune fille est condamnée à se battre pour jouer éternellement un rôle d’objet sexuel. Ses vêtements lui servent à mettre en valeur ses zones érogènes. Plus elle vieillit, fille russe plus elle lutte avec l’énergie du désespoir afin de concrétiser ses ambitions. A 23 ans, elle commence déjà à songer qu’elle a raté sa vie, elle se démène, chasse le stress en buvant, jauge et évalue avec ses copines chaque attention qu’on lui porte, chaque coup d’œil d’un homme qui se retourne sur elle. Peu à peu, elle devient cynique, prévisible. La vie de la jeune femme russe d’aujourd’hui n’a aucun fondement philosophique. Le marché la désarçonne, avec ses tentations.
Elle vit au-dessus de ses moyens. Elle aspire à s’élever, à suivre la classe moyenne ; elle se hisse sur la pointe des pieds. Si elle vit seule, femme ukrainienne elle doit payer son loyer, son forfait de portable, si possible avoir une voiture et soigner son apparence. Elle préfère se passer de manger plutôt que “s’enduire la face” de crèmes bon marché. Si elle ne parvient pas à se marier, elle commence à chercher qui va l’entretenir et comment. L’idée d’avoir un protecteur s’insinue en elle. Elle demande de plus en plus d’argent aux hommes, https://cqmi.fr/ dès le début de leur relation, et entre en rage si on le lui refuse. Elle commence à considérer tous les hommes comme des radins. Ses prétentions financières sont l’équivalent de celles d’une prostituée de luxe, mais ses relations fortuites ne lui assurent pas d’éducation sexuelle, le nombre croissant d’hommes dans sa vie n’augmente pas ses capacités érotiques, mais elle continue malgré tout, obstinément, à se trouver irrésistible.
Il va de soi qu’elle se croit plus belle qu’elle n’est et se montre très exigeante. Elle a un pied dans la culture russe classique, ou plutôt ce qu’il en reste, et l’autre pied en discothèque. La passion des plaisirs, le triomphe de la sous-culture jeune transforment le caractère de la fille des boîtes de nuit. Elle perd la tête.
Dans les discussions sur l’oreiller, elle est d’une sincérité à pleurer. Ses aveux témoignent une fois de plus de la criminalisation du pays. Elle a presque toujours eu à subir un chantage grossier, elle explique que ses chefs lui proposent sans cesse de coucher avec eux. Cela la place dans une situation délicate, non pas parce qu’elle refuse, mais parce que, après avoir cédé, elle risque de perdre son travail : c’est désormais une employée usagée. Ses récits laissent une impression ambiguë. D’un côté, on comprend à quel point il est pénible d’être une jeune fille dans la Russie actuelle ; mieux vaut vraiment ne pas naître fille.